Ce qui marque chaque esprit lorsqu’il passe les grilles d’entrée d’un parc Disney, c’est l’univers dans lequel il est plongé. Dès les premiers pas s’établit une étrange coupure avec le monde réel, pour entrer dans une autre dimension, celle dans laquelle les concepteurs du parc ont décidé de nous plonger. Cette rupture avec la réalité, que l’on ne ressent nulle part ailleurs est le fruit du travail de la Walt Disney Imagineering. Cette filiale de The Walt Disney Company est chargée du développement et de la conception des parcs à thèmes Disney et notamment des attractions et des décors.
C’est une époque plus qu’excitante pour être passionné par les parcs à thèmes. Pour la première fois depuis leur création, quasiment chaque parc Disney au monde attend une expansion. Six des sept Resorts Disney recevront chacun dans les années qui viennent, une ou plusieurs nouveautés, toutes plus impressionnantes les unes que les autres.
Cartographie des plans d’expansion des parcs Disney – © The New York Times, 2018 – Traduit par Daily Disneyland
À cette cartographie publiée par le New York Times, qui illustre parfaitement le futur des parcs Epcot (Floride), Walt Disney Studios (Paris), Hong Kong Disneyland, Disney’s Hollywood Studios (Floride) et Disney California Adventure (Californie), il faut également ajouter l’immense nouvelle zone Peter Pan, Raiponce et La Reine des Neiges qu’accueillera le parc Tokyo Disney Sea en 2022 ou encore le mini-land la Belle et la Bête prévu pour 2020 au Magic Kingdom de Tokyo Disneyland. Chacune des expansions suivantes sera basée sur l’exploitation de récentes franchises à succès comme la Reine des Neiges, Star Wars et Marvel ou encore de grands classiques Disney intemporels comme Peter Pan, La Belle et la Bête et les personnages de Mickey et Minnie.
Concept-art de la partie “Raiponce” de l’expansion qui ouvrira en 2022 à Tokyo Disney Sea, au Japon.
Certes, le nombre d’attractions et de lands en développement est impressionnant, c’est même, il faut le dire, du jamais vu dans l’histoire des parcs Disney, mais la qualité de ces nouveautés est bien plus surprenante encore. Les concepteurs de ces nouvelles attractions, les Imagineers, s’affairent sans cesse à imaginer de nouvelles méthodes, de nouvelles technologies pour rendre l’expérience visiteur encore plus dépaysante.
Il y a quelques jours, Disney a révélé des images inédites de la conception du futur land la Belle et la Bête de Tokyo Disneyland, dont l’ouverture est programmée pour 2020. Le land, dont l’arrivée avait été annoncée il y a deux ans, comptera un théâtre, une attraction, une boutique et un restaurant. L’attraction Enchanted Tale of Beauty and the Beast, pièce centrale de l’extension promet d’ores et déjà d’être l’une des plus incroyables jamais créée. Plus de 8 minutes, technologie de véhicules sans rails de 10 places, des scènes accueillant 6 véhicules simultanément (soit 60 personnes par scène), ces chiffres nous laissent imaginer l’envergure du nouveau bijou de la Walt Disney Imagineering. À titre de comparaison, l’attraction Ratatouille de Disneyland Paris, dont les proportions sont déjà très impressionnantes, et qui reprend globalement les mêmes codes, dure 5 minutes et chacune de ses scènes accueille 3 véhicules de 6 personnes (soit 18 personnes au maximum par scène).
Les équipes se sont également attelé à recréer l’histoire du film en taille réelle, et promettent d’y plonger les visiteurs, comme jamais auparavant. L’attraction embarquera les visiteurs à travers les scènes les plus marquantes du classique Disney de 1991, comme la scène de la vaisselle ou encore la mémorable danse dans la salle de bal, recréée à l’identique pour l’occasion.
Concept-art de l’attraction Enchanted Tale of Beauty and the Beast
Une fois de plus, Walt Disney Imagineering a fait un immense bond en avant avec la construction de cette attraction. La technologie employée dans cette nouveauté révolutionne, une fois de plus, tous les codes jusqu’ici établis. Tout au long de la vidéo que vous pourrez retrouver ci-dessous, on aperçoit les différents Animatronics employés dans la future attraction. Le plus marquant est celui de Belle, que l’on peut observer à (1’49). Ce robot, plus vrai que nature, est capable de se déplacer et de bouger son visage avec une fluidité épatante. Le résultat est très très surprenant. L’attraction comptera de nombreux automates de ce type.
Mais depuis quelques années, le grand défi de la Walt Disney Imagineering n’est plus simplement de créer de nouvelles attractions, désormais, Disney veut immerger le visiteur dans un autre univers. L’immersion, voilà le nouveau maître mot. Et, pour y parvenir, Disney repousse toutes les limites atteintes jusqu’ici. Cette immersion, recherchée dans chacune des expansions présentées plus haut, passe par la conception de vastes zones, de lands, autour de l’attraction en elle-même. L’expérience ne se limite plus au simple manège en lui-même, ou veut imprégner le visiteur de l’histoire de l’attraction avant même qu’il y ait mis un pied dedans : restaurants, boutiques, une thématisation jusqu’au-boutiste pour renforcer cette impression d’être plongé dans un autre univers. Désormais, on ne pense plus qu’un “ride” on pense aussi toute une zone autour pour imprégner les visiteurs de l’ambiance. Cela s’opère par des changements de musique, d’échelle, de lumière, de végétation, de décors. Progressivement, les sols changent, l’environnement se modifie pour s’adapter, tout en douceur à la thématique voulue.
En France, le premier cas de ce type concerne l’attraction Ratatouille : l’aventure totalement toquée de Rémy qui bénéficie d’un mini-land : la Place de Rémy. Les visiteurs cheminent dans une rue typiquement parisienne : la rue de Paris avant d’arriver à l’attraction. Ils peuvent poursuivre l’expérience en mangeant dans un bistro parisien : le Bistrot chez Rémy ou encore aller faire des achats dans une boutique d’esprit français : chez Marianne, souvenirs de Paris.
Aux Etats-Unis, le premier ajout de ce type est un véritable mastodonte : le land Pandora, basé sur le film de James Cameron. Ouvert au printemps 2017 à Animal Kingdom (Floride), il a bouleversé l’industrie des parcs à thème en relevant le défi de l’immersion bien au-delà de tout ce que chacun aurait pu imaginer. De jour, l’expérience est déjà incroyable, mais, c’est à la tombée de la nuit que les choses deviennent spectaculaires. Les plantes, créées une à une par ces artisans du rêve, s’illuminent au coucher du soleil pour transformer le land en une véritable jungle bioluminescente, à l’image de celle dans laquelle vivent les personnages du film.
Disney y a ouvert deux attractions : Na’vi river journey, qui embarque les visiteurs dans un voyage au coeur de l’histoire d’Avatar et Flight of Passage, un attraction qui offre aux visiteurs la possibilité de voler sur le dos d’un Banshee, célèbre créature volante du film de James Cameron. L’attraction a notamment remporté un prestigieux prix dans le domaine des parcs à thème : un TEA Award for Outsanding Achievement.
Cette expérience de vol panoramique, parfaitement exécutée, offre la magie et la majesté du film original, permettant aux invités de se relier à leurs avatars pour monter sur le dos d’un Banshee. L’attraction atteint de nouveaux sommets en matière de narration expérientielle et est exemplaire dans la façon dont elle adapte de façon significative la fiction cinématographique dans le contexte du parc.
[À propos du land, la TEA parle de] “niveau de détail inégalé et des qualités immersives qui touchent tous les sens”
Themed Entertainment Association (TEA)
Les plantes bioluminescentes du land Pandora, à Animal Kingdom (Floride)
Encore, l’an prochain, Disney inaugurera les deux premiers lands Star Wars : Galaxy’s Edge dans les parcs Disneyland (Californie) et Disney’s Hollywood Studios (Floride), deux futures pépites de l’Imagineering. Les visiteurs vivront leur propre expérience Star Wars sur la planète Battu au coeur d’une base rebelle dénommée Black Spire Outpost, nichée au coeur d’une immense falaise rocheuse. Ils pourront vivre comme un combattant rebelle, manger dans les restaurants de la base, acheter dans les commerces du village, rencontrer la population locale : de véritables personnages Star Wars serviront les visiteurs dans les restaurants par exemple, se déplacer grâce aux transports locaux, partir pour une bataille face à Dark Vador et ses Stormtroopers et piloter eux-même un Faucon Millenium. Disney a en effet développé deux attractions majeures. La première, sera l’un des plus grands Dark-Rides au monde, et embarquera les visiteurs dans une épopée galactique, au travers des vaisseaux de l’Empire comme des bases rebelles. Les visiteurs feront face à un bataillon de Stormtroopers en Animatronics. La deuxième attraction sera plus interactive. Les visiteurs auront la possibilité de piloter eux-même un Faucon Millenium, et pourront interférer sur l’action en cours avec les 200 boutons présents dans le cockpit.
Une maquette des Star Wars Lands américains
Encore, Disney débute en ce moment même la construction d’un hôtel unique au monde, qui va lui aussi, révolutionner le marché, mais cette fois-ci, il s’agit de celui de l’hôtellerie de loisir. C’est à Walt Disney World que s’édifie le premier hôtel Star Wars. Les visiteurs auront la possibilité de réserver une chambre dans un vaisseau spatial et seront immergés, le temps d’un séjour dans la vie d’un vaisseau Star Wars. Les fenêtres de leur chambre donneront sur l’espace et d’autres galaxies lointaines, ils pourront visiter le poste de commande du vaisseau, rencontreront des droïdes … Disney ne construit pas un simple hôtel, mais une véritable expérience. La première au monde d’une telle envergure.
Concept-art d’une chambre de l’hôtel Star Wars
“Nous voulons être le perturbateur, pas le perturbé”
Bob CHAPEK, président de la division Parks & Resorts de The Walt Disney Company
Vous l’aurez compris, le futur de l’Imagineering s’annonce grandiose. Grâce à des technologies toujours plus immersives et innovantes, Disney fait l’ambitieux pari de l’immersion. Celui d’immerger les visiteurs de ses parcs dans ses univers, d’une façon unique et surprenante, renforçant encore davantage la singularité de ses parcs.