En 2014, James Gunn surprenait les spectateurs avec Les Gardiens de la Galaxie. Ce Marvel se différenciait des autres films du Cinematic Universe, assumant son côté fun, décapant, sans prise de tête. Ses héros apparaissaient moins lisses et stéréotypés. Ils affichaient en outre une véritable alchimie, à la différences des membres logotés Avengers. Cerise sur le fusil à plasma, les scènes d’émotion s’avéraient être, de loin, plus mémorables. Revoir toute cette joyeuse équipe, avec encore James Gunn pour contrôler le vaisseau, était profondément exaltant. Cette séquelle a enfin montré sa truffe aux spectateurs le 26 avril 2017. Le résultat est-il à la hauteur du premier volet ? Envolons-nous vers une lointaine galaxie et mettons fin à cet insupportable suspense.
Commençons par aborder les personnages ! Notre chère équipe de fous furieux est pour notre plus grand plaisir, toujours égale à elle-même. Peter Quill (Chris Pratt) reste ce mec un brin looser mais toujours so cute (si, si). Gamora a toujours autant la classe, et apparait toujours froide et tête-de-mule (elle reste quand même une personne nettement plus chaleureuse que Black Widow). Drax (Dave Bautista) souligne presque encore plus qu’avant son côté simplet. Rocket (Bradley Cooper) n’en demeure pas moins fun, arrogant et timbré de la gâchette. Quant à Groot (Vin Diesel), revenu à l’état de p’tit bourgeon, est encore plus adorable et amusant que dans le premier opus. Ils connaissent malgré tout dans ce nouvel épisode une évolution. Nos héros ressortent de cette aventure grandis (bon, Groot est plus petit qu’avant, mais sinon…) et approfondis. Cette suite nous permet d’en savoir plus sur le personnage de Yondu (Michael Rooker), qui était assez secondaire dans le premier volume. On découvre un peu plus son histoire, et on prend davantage conscience de l’attachement qu’il éprouve pour son fils adoptif. Le beau bleu en gagne alors en intérêt et devient plus attachant. Nous faisons la connaissance d’Ego (Kurt Russel), père de Quill, personnage plutôt fascinant, dont le décalage avec ses paroles mystérieuses et ses comportement enfantins peuvent faire sourire. Nous avons également Mantis (Pom Klementieff), douce créature innocente, mal habile en société, et qui par ses tentatives d’intégration, a vraiment de quoi faire rire le spectateur. Et sans vous spoiler, Marvel nous offre enfin un antagoniste vraiment intéressant (depuis Loki, ça s’était pas mal raréfié), qui marque grâce à son lien avec l’un des personnages principaux.
L’histoire est bien écrite et se suit sans problème. De nombreuses sous-intrigues se mettent constamment en place, mais parviennent toutes à trouver une conclusion satisfaisante, enrichissent le scénario, et rendent plus forts les liens entre certains protagonistes. Des petites facilités surviennent par moments, et certaines scènes paraissent un peu convenues, sans être trop lourdes néanmoins.
Déjà que les scènes d’action du premier étaient déjà bien délirantes, on passe à la vitesse supérieure avec cette suite ! Cela devient encore plus fun, déglingo, méchamment barré, et certaines idées de mise en scène révèlent de la petite trouvaille, rendant les scènes définitivement marquantes et amusantes, à l’instar de la baston d’ouverture. La façon dont nos protagonistes se sortent du pétrin, demeure cependant trop facile lors de certaines séquences d’action (Gamora évite les tirs d’un vaisseau simplement en courant, et en ressort toujours aussi bien peignée… Je pense que beaucoup de femmes aimeraient élucider ce mystère.). Les effets spéciaux sont dans l’ensemble de bonne facture (ce serait étonnant qu’un Marvel n’ait pas assez de budget, en même temps…), et certains décors, comme la planète d’Ego, sont une caresse pour la rétine.
Tyler Bates se charge de la bande-originale. Les musiques font du bon travail pour souligner l’ambiance des scènes. Mais malgré tout, elles ne marquent pas autant que dans le premier volet. On retiendra surtout les nombreuses chansons issues des années 80, qui contribuent à rendre les scènes d’action totalement cool et décalées.
L’une des principales choses ayant conquis le public en 2014 est l’humour bien décomplexé du premier film. Il y a alors de quoi passer un bon moment devant cette séquelle, qui balance des tonnes de touches d’humour durant tout le film, surtout dans la première moitié. Des tonnes de bons gags surviennent constamment, et même quand l’aventure se conclue, les vannes continuent avec les scènes post-génériques. Le film cherche davantage que son aîné à se vouloir drôle, sans doute pour ne pas s’avérer décevant, et cela a majoritairement du bon mais aussi quelques failles. Car si l’on peut apprécier de rire sans arrêt, cet humour constant peut en devenir plus lourd que son aîné. Les gags empiètent parfois les scènes se voulant plus émouvantes, ce qui peut sembler malvenu. D’autant plus que les gags sont bien plus orientés en dessous de la ceinture que dans le premier opus (Ah Disney, c’est si innocent !), ce qui peut encore davantage déranger une personne souhaitant se plonger dans l’émotion. Malgré tout, Les Gardiens de la Galaxie Vol.2 propose des scènes plutôt touchantes lors de son climax et possède assurément les moyens d’émouvoir le spectateur.
Les Gardiens de la Galaxie Vol.2 est donc au final une excellente suite. Avec ses gags à répétition et ses nombreux arcs de personnages, ce second épisode peut donner l’impression de vouloir trop en faire. Mais cela reste un excellent spectacle, qui réussit à avoir sa propre personnalité, détail auquel les films de super-héros actuels sont souvent à la peine. Cela reste principalement du divertissement, mais qui ne se limite pas à des explosions et des punch-lines. Cette saga prend le temps d’approfondir ses personnages et offre des scènes émotionnelles définitivement plus convaincantes. En clair, cette saga a une âme, et c’est sa plus grande qualité.